40 ANS D’HISTOIRE DU CCPAM

LES RENCONTRES DE LA PRATIQUE COOPÉRATIVE 2020


40ÈME ANNIVERSAIRE (1979 – 2019) DE LA CRÉATION DU
COLLÈGE COOPÉRATIF PROVENCE – ALPES – MÉDITERRANÉE

Introduction

Les grandes étapes de ces 40 ans d’histoire s’impriment sur la toile de fond du contexte général (politique, institutionnel, socio-économique, sociétal…).
Pour chaque période de nouveaux défis, de nouvelles contraintes, de nouveaux enjeux. Mais aussi de nouvelles opportunités de développement.
Comment les équipes successives du collège (gouvernance, direction, collaborateurs salariés, …) ont elles réagi par rapport à ces variations du contexte ?
Comment ont telles pu et su réajuster leurs pratiques professionnelles à ces nouvelles contraintes, à ces nouveaux enjeux socio-économique et sociétaux, sans renier pour autant le «Projet coopératif» originel du CCPAM ?

Sommaire

40 ans d’histoire en quatre étapes

I.  La Préhistoire du Collège des années 1960 et 1970
II  La fondation institutionnelle du CCPAM : 1979 – 1985
III La refondation du CCPAM sur le modèle originel du collège coopératif de Paris :
l’héritage d’Henri Desroche – 1985 – 2005
   2 sous périodes :
   – 1985 – 1995 : un développement rapide dans un contexte favorable
   – 1995 – 2005 : une première remise en cause du modèle de développement du collège
IV « Les temps modernes » : 2005 – 2019
   2 sous périodes :
   – 2005 – 2016 : temps de crise et de réajustements
   – 2016 – 2019 : «avancer, par de nouvelles découvertes, sur la voie héritée» (Kundera).
V  En guise de conclusion provisoire face au nouveau défi du « covid 19 ».
… Et maintenant et « après » ?

La charte des collèges coopératifs

CHARTE DU GROUPEMENT NATIONAL DES COLLÈGES COOPÉRATIFS

 

1.    Les  Collèges  Coopératifs,  rassemblés  dans  un  Groupement  des  Collèges  Coopératifs,  tout  en  demeurant autonomes dans leur fonctionnement, leurs programmes et leurs pratiques, se reconnaissent dans une philosophie commune de l’éducation et de la formation dont les fondements sont stipulés dans la présente charte.

2.    Ils se référent aux courants exprimés dans les « pédagogies actives », « les éducations et universités populaires » et les « universités ouvertes ». Ils sont nés dans la mouvance de l’École Pratique des Hautes Études et dans la tradition de formation d’adultes par la recherche.

Ils adhèrent à la déclaration de l’UNESCO à Nairobi :

« Reconnaître que chaque adulte, en vertu de son expérience vécue, est porteur d’une culture qui lui permet d’être simultanément l’enseignant et l’enseigné dans le processus éducatif auquel il participe … les relations entre l’adulte en formation et l’éducateur doivent s’établir sur la base du respect mutuel et de la coopération ».

3.    Ils sont des organismes de l’Économie Sociale et, par là, constituent des structures de droit privé.

4.    Ils passent des accords avec les universités, notamment pour la certification de leurs formations. Ils explorent une voie dans laquelle le service public universitaire s’appuie sur des structures d’Économie Sociale placées sous son contrôle scientifique. Le service public universitaire se trouve ainsi des possibilités nouvelles de traitement de la demande sociale et de proximité avec les terrains des entreprises et des pratiques novatrices.

5.    Ils pratiquent une éducation par la recherche-action qui est une incitation à l’auto-formation accompagnée dans laquelle l’apprenant explore et construit des savoirs dans le cadre de son projet individuel relié aux projets collectifs auxquels il collabore. C’est en quoi il s’inscrit dans la mouvance des éducations qui relient la pensée à l’action, la pratique et la théorie, l’acte d’apprendre à celui de chercher et d’entreprendre.

6.    Ils se donnent précisément pour mission principale d’accueillir des acteurs économiques et sociaux, à divers niveaux de responsabilité, sur la base de leurs savoirs acquis tout autant dans les cursus scolaires et universitaires qu’au travers de leurs activités formelles ou informelles, professionnelles ou bénévoles. Ils construisent à leur intention des parcours d’enseignement et de formation qui tendent à la validation universitaire des acquis, à la reconnaissance par les diplômes des savoirs construits par la distanciation et la théorisation de leurs pratiques.

7.    Les Collèges sont eux-mêmes des structures d’études et de recherche pour rester à l’écoute des mouvements de la société et apporter leur contribution à l’éclairage des problématiques naissantes et à l’exploration de réponses novatrices.

8.   Ils donnent la préférence aux démarches d’études et de recherches participatives, notamment en matière d’évaluation. Par leur implantation régionale ou locale, les Collèges Coopératifs ont vocation à travailler avec les différents niveaux d’acteurs ou d’institutions.

9.    Pour remplir les missions ainsi évoquées, ils se dotent de structures et de lieux ouverts où peuvent se développer des  démarches de  recherche  visant  à  la  production de  savoirs, dans  un  esprit  coopératif et  solidaire. Cette dynamique impose que dans ces lieux se rencontrent des personnes de professions, d’origines et de secteurs d’activités différents pour des recherches qui portent davantage sur les terrains d’intervention que sur les strictes disciplines.

10.  Tant par leur tradition que par leurs structures, les Collèges Coopératifs accompagnent toutes les émergences et tous les développements de l’économie solidaire. Ils visent la constitution des réseaux d’acteurs, notamment dans le domaine des rapports Nord-Sud et celui de la construction européenne.

Le réseau des collèges coopératifs

Les collèges coopératifs de France

Le collège coopératif de Paris a démarré en 1959. En 2004, il est devenu membre du Groupe SOS, un ensemble d’organismes relevant de l’économie sociale et solidaire. Depuis 2013, il est redevenu autonome. Il a eu pour directeurs Maurice Manificat, Christian Hermelin, Philippe Missotte, Philip Aïdan, Bruno Adjignon et Mehdi Farzad.

Le collège coopératif Rhône-Alpes, basé à Lyon, a été fondé en 1976.

Un collège coopératif à Bordeaux a fonctionné de 1972 à 1978.

Le collège coopératif Provence Alpes Méditerranée, dont le siège est à Aix-en-Provence, s’est constitué en 1977,à l’initiative de Jacques Léger, secrétaire général du Bureau Méridional de Planification et Président-Fondateur du CCPAM. Il coopère avec les universités d’Avignon et de Montpellier.

Le collège coopératif en Bretagne a été créé en 1982 en coopération avec l’Université de Rennes 2 Haute-Bretagne. En 1990, l’Université de Bretagne Occidentale a parrainé l’ouverture d’une antenne à Brest.

Brève histoire des Collèges Coopératifs

Les collèges coopératifs sont des organismes français de droit privé relevant de l’économie sociale. Ils ont adopté, en 1993, une charte commune.

Le premier collège coopératif a été fondé en 1959 à Paris par Henri Desroche, philosophe, historien et professeur à l’École des hautes études en sciences sociales, (EHESS, ancienne VIe section de l’École pratique des hautes études). Trois autres seront ensuite créés entre 1970 et 1982 en Rhône-Alpes, Provence et Bretagne.

Ils se réfèrent aux notions de pédagogie active, d’éducation et d’université populaires ainsi qu’à celle d’universités ouvertes, s’inscrivant dans la visée d’une éducation permanente tout au long de la vie. La pédagogie des collèges se fonde sur la recherche-action qui est une incitation à l’auto-formation accompagnée dans laquelle l’apprenant explore et construit des savoirs dans le cadre de son projet individuel relié aux projets collectifs auquel il collabore.

Les collèges coopératifs adhèrent à la déclaration de l’UNESCO faite à Nairobi (Kenya, 1976) : « Reconnaître que chaque adulte, en vertu de son expérience vécue, est porteur d’une culture qui lui permet d’être simultanément l’enseignant et l’enseigné dans le processus éducatif auquel il participe… les relations entre l’adulte en formation et l’éducateur doivent s’établir sur la base du respect mutuel et de la coopération. »

Dès l’origine, Henri Desroche eut l’intuition d’un dispositif qu’on qualifierait aujourd’hui d’école de la seconde chance, prenant en compte l’expérience comme savoir valant le savoir académiquement acquis. Le Collège coopératif (Paris) accueillait et admettait des étudiants sur la base de leurs savoirs expérientiels. 5 années d’expérience professionnelles ou militantes constituaient le viatique requis. Nulle exigence de possession d’un diplôme de niveau bac n’était imposée. Alors, au rythme d’une semaine par an, pendant trois années universitaires, chaque étudiant suivait des cours.

En première année était soutenue une monographie incorporant une auto-biographie raisonnée. Les deux années suivantes étaient consacrées (en sus des cours évidemment) à l’élaboration d’un mémoire universitaire de recherche-action, ayant pour objet une thématique liée au champ expérientiel labouré par l’étudiant. En fin de troisième année; l’étudiant soutenait son mémoire devant un jury présidé par un universitaire de l’université de rattachement de l’étudiant, ceci en vue de l’obtention d’un diplôme des hautes études de pratiques sociales (DHEPS), diplôme universitaire de niveau maîtrise, soit bac +4.

Le Groupement des collèges coopératifs a été fondé en 1993 pour les rassembler tout en maintenant une autonomie dans leur fonctionnement, leurs programmes et leurs pratiques.

Chaque collège passe des accords avec les universités, notamment pour la certification de leurs formations.

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